je vous propose de découvrir cette ville, ses bonnes idées en matière d’urbanisme… et ses moins bonnes.
L’objectif, comme dans les précédentes vidéos de ce format, est de voir si cette ville est adaptée aux déplacements dits « actifs » : marche, vélo, transports en commun… et de comprendre comment elle fait face aux enjeux de mobilité.
Pour évaluer tout cela, la vidéo est divisée en chapitres, que vous retrouverez en description. À vous de noter chaque point selon l’importance que vous lui accordez — et restez attentifs tout au long de la vidéo : j’y ai caché des petits bouchons lapin ! Les spectateurs peuvent également participer en découvrant un code.
🚲 Accessibilité 1.5/2
- Accès accessibilité à la ville (de plein niveau ou ascenseur ) 1
- Sortie rapide de la ville en direction de zones cyclables 0
- Présence de parkings vélos sécurisés en entrée de ville / gares 1
- Connexions intermodales : train + vélo libre-service / personnel 1
Première étape : prendre le TER au départ de la gare d’Austerlitz.
Et là franchement, c’est top. Il y a de la place pour son vélo dans le train, c’est confortable, c’est rapide. On est sur une liaison TER importante : 33 trajets par jour entre Orléans et Paris. Plus de 8 500 personnes quittent chaque jour la zone d’emploi d’Orléans pour rejoindre l’Île-de-France, et la moitié d’entre elles partent directement depuis la métropole orléanaise. 58 % des navetteurs de la zone d’Orléans travaillent hors de cette zone.
Et comme j’en parle souvent : pour simplifier la vie de ces navetteurs multimodaux, des parkings bien placés à l’entrée et à la sortie de la ville sont indispensables.
Du côté de la gare d’Austerlitz, l’offre de stationnement vélo est plutôt pratique et accessible, mais elle se limite à des arceaux couverts situés à l’extérieur, côté Orléans.
Bertrand : tu dois parler de celui-là (40 rack + 20 arceaux)
https://www.ter.sncf.com/centre-val-de-loire/services-contacts/voyager-avec-velo/reservation-velo
Bertrand : mais dans le centre bus, il y a un velopark sécurisé gratuit : entre 150 et 200 places, outillage pour entretien basique. Pompe en panne depuis des années…
8 casiers pour recharger sa batterie, 8 casiers pour poser ses affaires
Devant la gare, un parking non couvert avec arceaux est disponible. Un autre, entre la gare et le centre bus, n’est ni surveillé ni sécurisé. En revanche, le centre bus abrite un VéloParc gratuit et sécurisé (150 à 200 places), avec outillage de base, 8 casiers pour batteries, 8 pour effets personnels — mais la pompe est hors service depuis des années.
À Fleury-les-Aubrais, juste avant Orléans, un parking de 40 places existe, dont deux avec recharge pour vélos électriques.
Parce que proposer une bonne qualité de stationnement, sécurisé, ça limite le besoin d’emmener son vélo dans le train tous les jours — ce qui, on ne va pas se mentir, n’est pas la solution idéale.
Dans l’idéal, il faudrait soit deux vélos (un à chaque extrémité), soit une offre de location à l’arrivée ou au départ.
Le vélo dans le TER, pour moi, c’est à réserver à des trajets exceptionnels : comme amener un vélo quelque part, le faire réparer, ou comme dans mon cas ici, pour un usage ponctuel.
Parce que clairement, la capacité est saturée. Pour le retour, j’ai eu un petit coup de stress en voyant la voiture à vélo déjà pleine. J’ai dû en chercher une autre… qui s’est elle aussi remplie très rapidement, malgré le fait que j’avais réservé une place avec vélo.
À l’arrivée en gare d’Orléans, quel que soit le point d’entrée ou de sortie, c’est très bien pensé : ascenseurs, monte-charges… rien à redire.
En revanche, pour les correspondances avec les autres modes de transport, c’est… un peu bizarre.
Il y a bien le tramway, mais l’arrêt n’est pas en face de l’entrée principale de la gare.
Résultat : tu sors… et il faut faire tout le tour pour choper le tram.
Pareil pour les bus, c’est pas hyper intuitif.
et un accès absolument pas mis en avant de l’autre côté de la gare ou il faut traverser un parking pour entrer…
Finalement, le mode d’accès le plus simple… c’est la voiture. Avec un dépose-minute pile en face de l’entrée. Bon… ça donne un petit avant-goût de la suite !
En arrivant, j’ai retrouvé un petit groupe qui m’attendait — et justement, à ce propos…
Vous vous demandez peut-être : “Mais pourquoi Orléans ?” Eh bien… C’est le moment de passer au chapitre suivant !
🤝 Communauté & associatif 2/2
- Présence d’associations ou collectifs vélo actifs 1
- Organisation d’événements cyclistes (balades, vélorutions…)
- Échanges entre cyclistes (entraide, forums, cafés vélo…)
- Note ou implication dans le Baromètre des villes cyclables
On passe maintenant à un point un peu plus « associatif ».
C’est l’association DAMMO, à Orléans, qui m’a proposé de venir découvrir leur belle ville et de participer à un échange autour des mobilités.
Je me suis dit : pourquoi pas ? Ça me permettait de voir concrètement à quoi ressemble Orléans… et de vous en parler.
D’ailleurs, vous pourrez retrouver cet échange sur ma chaîne secondaire.
L’association m’a accompagné à vélo pendant deux jours, et c’était vraiment super sympa.
Un grand merci à eux pour leur accueil, leur disponibilité, et surtout pour m’avoir guidé à travers la ville.
C’est vraiment grâce à eux que vous pouvez voir ce sujet aujourd’hui — ça leur tenait à cœur de parler d’Orléans, et ça se sentait !
Ils participent aussi à la promotion de sorties à vélo, annoncées notamment sur la page Vélorution Orléans.
Petit point important : les Véloroutes sont organisées par le collectif Vélorution Orléans, et DAMON se contente d’en faire la promo, en partenariat.
En parlant d’associations, j’ai aussi découvert Velio, un concept que j’ai trouvé vraiment génial.
(Le nom fait référence aux VÉLI, pour Véhicules Légers Intermédiaires.)
L’idée : aider les gens à construire eux-mêmes un vélo-cargo, de manière totalement flexible.
J’ai même croisé l’un des fondateurs… mais malheureusement, ma caméra a planté au pire moment.
Je vous mets toutes les infos sur ce vélo un peu fou en description ou en commentaire.
Et enfin, il y a aussi l’association 1 Terre d’Actions, qui fait un super boulot :
recyclage de vieux vélos, atelier d’auto-réparation, stand de réparation gratuit… et bientôt, une vélo-école !
Côté reconnaissance nationale : Orléans apparaît dans le baromètre des villes cyclables, mais… avec une note pas franchement glorieuse.
Petite précision : ni la ville ni la métropole n’ont relaté les résultats du baromètre.
Ce qui fait remonter la moyenne, ce sont surtout les efforts sur les services autour du vélo : location, ateliers, accompagnement…
Mais sur d’autres aspects — notamment la sécurité — il y a encore pas mal de travail.
(Petite précision : ce contenu n’est pas sponsorisé — seul le déplacement a été défrayé.)
Et si vous aimez ce format et ne voulez pas rater les prochaines villes que je vais explorer, n’hésitez pas à suivre Altis Play !
Pour tous ces points, je donne le maximum !
https://www.aveli.org/
https://xd.ademe.fr/
https://barometre.parlons-velo.fr/2021/palmares/#12.64/47.89827/1.87851
BUG SUR
🔧 Services pour les cyclistes 1/2
- Offre de location (classique, VAE, cargo…) 0
- Stations ou bornes de réparation disponibles 0
- Ateliers associatifs ou commerciaux de réparation vélo 1
- Note ou ressenti des cyclistes via le Baromètre des villes cyclables 1
Location de vélos : une offre intéressante… qui va disparaître !
Quand je suis venu à Orléans, je suis arrivé à vélo, et ma compagne m’a rejoint. Elle a pu louer un vélo pour seulement 2 € la journée, et autant de locations qu’elle voulait par tranche de 30 min.
Pour vous donner un ordre d’idée, à Paris, la journée coûte environ 5 €, donc c’est un prix imbattable !
L’abonnement annuel était aussi très abordable, à seulement 22 € par an.
Malheureusement, cette offre va s’arrêter le 2 juillet. À partir de là, l’abonnement passera à 720 € par an.
Oui, vous avez bien lu : 720 € ! Ça pique… À ce prix-là, autant s’acheter un vélo !
Sinon c’est 2€ les 10min sans abonnement
Mais c’est justement tout l’intérêt du libre-service : pouvoir disposer d’un vélo quand on n’a pas le sien, ou pour un trajet occasionnel.
C’est une vraie catastrophe pour la mobilité à Orléans, et pour le portefeuille aussi.
Et ce n’est pas tout : ce nouveau service n’est plus un libre-service classique, mais du free-floating.
Les vélos sont posés un peu n’importe où, parfois sur des espaces piétonniers, ce qui gêne vraiment les piétons.
On a vu plusieurs exemples, et on a vraiment l’impression qu’ils ont choisi les places au hasard, là où ça gêne le plus. Un vrai enfer.
Autre point : en me déplaçant à Orléans, je n’ai pas vu de solutions claires et visibles pour la réparation de vélos.
À première vue, il en existe, mais elles restent assez dispersées et mal référencées.
Finalement, ce qui pourrait faire remonter la note de la ville, ce sont les initiatives récentes autour des services, notamment les ateliers associatifs que j’ai cités plus tôt.
Par exemple, des structures comme l’association 1 Terre d’Actions proposent réparation, accompagnement, et conseils.
Ce type d’initiative est essentiel pour soutenir la mobilité vélo sur le long terme.
https://www.tao-mobilites.fr/fr/om4-Avec-TAO2C-retrouvez-votre-liberte-de-bouger-21.html
Orleb
https://www.instagram.com/reel/DFssUVhqFgW/?igsh=OGJueHF3ZHppdXZr
🚦 Signalisation 0/2
- Marquages au sol visibles et entretenus 0
- Panneaux et jalonnement clairs pour les itinéraires vélo 0
- Cohérence graphique (couleurs, pictogrammes) 0
- Présence de feux vélo et sas vélo aux carrefours 0
PANNEAU (LAPIN)
Bon, et en parlant de ces marquages un peu aléatoires, une super transition, c’est la signalisation à Orléans.
Franchement, la ville, c’est un escape game géant pour le vélo.
Le premier exemple que j’ai eu, c’est en sortant de la gare : tu dois marcher un bon moment avant de tomber sur un logo vélo… qui t’emmène vers une piste qui, franchement, semble mener nulle part.
Tolérance de la police pour rouler sur les rails de tram quand il n’y a pas de route ex rue des Carmes ou rue de la République ou fb madeleine
Interdiction et verbalisation quand il y a une route ex av dauphine
Ils ont même réussi à inventer des panneaux qui n’existent pas dans le code de la route !
Un mix entre le panneau C107 — qui signifie « route à accès réglementé » (souvent utilisée pour les autoroutes, donc interdite aux cyclistes) — et le panneau C113, qui indique une piste cyclable conseillée et interdite par défaut aux véhicules motorisés.
Ces deux panneaux devraient fonctionner ensemble, sinon… c’est juste une route normale, sans règle claire.
Il aurait été plus logique de mettre un panneau C113 avec un panonceau dessous précisant que les véhicules de moins de 3,5 tonnes peuvent circuler.
Tout ça pour dire : les panneaux ont un sens précis, on ne peut pas mettre n’importe quoi.
Et là, c’est que le début — au niveau du marquage au sol, c’est encore pire.
Ils ont peint des logos vélo… sur le trottoir des piétons.
Oui, tu as bien lu. Le trottoir sert à tout sauf à marcher : stationnement, aménagement cyclable… au point qu’on oublie que c’est censé être un trottoir, alors ils doivent le rappeler avec des logos.
Il y a aussi un partage très particulier entre transports en commun et voies cyclables, parce qu’ils n’arrivent pas à se décider.
Par exemple, là, tu as une voie qui est à la fois voie bus et piste cyclable.
Pour le tram, c’est la même chose : les cyclistes peuvent rouler sur les rails, puisqu’il n’y a pas d’interdiction claire, et vu les panneaux vélo sous les sens interdits, ça laisse penser qu’ils ont le droit de circuler.
Le vélo n’est jamais vraiment considéré comme un mode de transport à part entière dans la ville.
Quand une piste cyclable débouche quelque part, il n’y a même pas de feu vélo, pas de signal spécifique. Rien.
https://www.facebook.com/watch/?v=1327943368266991&rdid=UEa7Cp25Aglqq3sg
🛤 Réseau cyclable 0/2
- Itinéraires sécurisés et continus pour traverser la ville 0
- Séparation claire entre vélos, voitures et piétons 0
- Hiérarchie du réseau (axes principaux, secondaires…) 0
- Projets en cours ou à venir (vision d’aménagement) 0
À proprement parler, il n’y a pas vraiment de réseau cyclable digne de ce nom à Orléans, ni pour traverser la ville ni autour.
Les aménagements présents, de bonne qualité, datent surtout des années 1990, avec un schéma directeur qui avait permis de mettre en place plusieurs infrastructures intéressantes.
Mais depuis, les aménagements se comptent sur les doigts d’une main et sont tellement épars qu’ils n’offrent pas vraiment d’intérêt pour les déplacements quotidiens.
Par exemple, ici, le réaménagement du carrefour dit « en cacahuète » était un gros nœud routier, très accidentogène, avec de nombreux feux.
Aujourd’hui, les feux ont été remplacés par des priorités, et la priorité tout autour a été donnée aux piétons et aux cyclistes, ce qui est vraiment très positif.
Le problème, c’est que cet aménagement n’est connecté à rien, mais c’est un début, et c’est surtout le cœur des intersections, là où les usagers croient qu’il est urgent d’agir. Donc c’est une bonne chose !
Un point par contre très décevant : dans ce réseau, les axes secondaires ont été complètement oubliés et pas du tout valorisés.
En repensant les plans de circulation, l’objectif semble être de toujours privilégier la circulation automobile, au point d’en arriver à des absurdités comme cette rue, qui a été réaménagée plusieurs fois parce que ça bloquait la circulation des véhicules motorisés.
Ça me rappelle Strasbourg, tiens ! Mais ici ça a fait moins de bruit, car quand on supprime de l’espace sur le trottoir ou des passages piétons, ça dérange moins, étonnamment.
Oui, l’absurde, c’est ce passage piéton supprimé pour conserver deux places de stationnement !
On en est là à Orléans : pas de passage piéton, pas besoin de respecter la sécurité des piétons, mais on garde des places de stationnement à 5 mètres.
La bonne nouvelle, c’est que pour cette absurdité et ce retour en arrière, la ville a été condamnée à refaire des travaux pour redonner de la place aux cyclistes et piétons, comme l’exige la loi — qui existe, oui, ce n’est pas pour rien.
C’est l’association DAMMO qui soutient cette initiative, et ce n’est pas la première condamnation de la ville pour des aménagements mal pensés.
Précision même après avoir été condamnée Le maire d’Orléans refuse de mettre au norme la rue .
Au final, le seul réseau de qualité que vous verrez à Orléans, c’est pour la balade à vélo — et il faut avouer que c’est très très beau, surtout le long de la Loire et du train
Mais pas trop quand même, vous risqueriez de vous faire renverser ou maltraités par des ronces ou des orties ou tout simplement ensablés.
Sincèrement, je sais que je suis parisien, mais ce n’est pas une raison pour me bizuter quand je viens en province, hein !
⛰ Relief et topographie 1.5/2
- Pentes importantes ou topographie défavorable (protégé) 1
- Franchissement sécurisé des ponts, voies ferrées, rivières 1
- Aides disponibles (location VAE, stations de recharge…) 0
- Intégration du relief dans les tracés cyclables 1
voie de chemin de fer (LAPIN)
Traverser les ponts, c’est plutôt sympa à Orléans.
Presque tous les ponts sont cyclables, et c’est même plutôt qualitatif.
Un vrai double sens cyclable a été réalisé pour le pont George V, qui permet ensuite de rejoindre le centre-ville… presque, hein, parce qu’à Orléans ils aiment bien faire des coupures dans les aménagements cyclables.
Il y a même le pont de Vierzon avec un espace piéton très cool qui longe la voie ferrée, au niveau du Chemin de fer.
La ville est extrêmement plate, donc parfaitement adaptée à l’usage du vélo.
Orléans est traversée par de nombreux axes structurants, mais paradoxalement, ces infrastructures créent souvent une rupture pour les cyclistes.
Par exemple, la ligne ferrée ne propose pas de traversée protégée pour les vélos, ce qui crée une vraie barrière naturelle difficile à franchir.
C’est d’autant plus marqué au sud, où quelques traversées existent, mais restent rares.
Il est donc important de protéger l’ensemble des axes traversants, et pas seulement de créer quelques trouées par-ci par-là.
Un point à souligner également, c’est cette montée légère en direction du centre d’Orléans.
Aujourd’hui, elle dispose d’un aménagement complètement sécurisé, ce qui est une très bonne chose.
C’est justement sur ces axes avec une topographie marquée, qui peut impacter les déplacements et créer une différence de vitesse importante dans une montée, qu’il est important de créer des aménagements séparés pour éviter les conflits entre usagers.
(seul le pont Joffre (https://maps.app.goo.gl/T6jEDVszto9RFPAJ6) n’est pas cyclable. Par le Nord il est très dur d’accès, par contre par le Sud c’est facile de se retrouver dessus, la piste cyclable s’arrêtant soudainement sur rien devant un passage piéton (https://maps.app.goo.gl/qKi2sGrM7L6CmvM4A))
🌿 Points d’intérêt & nature 1.5/2
- Sites touristiques et parcs facilement accessibles à vélo 1
- Présence d’espaces verts et zones de respiration 1
- Stationnement vélo à proximité des lieux culturels ou naturels 1
- Parcours valorisant le cadre (vues, ombragé, calme) 0
La ville, notamment en son centre, avec ses rues, est très minérale.
Il y a beaucoup de stationnement pour véhicules motorisés et finalement peu d’arbres.
Cela donne un style avec des perspectives vraiment sympas, comme autour de la Cathédrale Sainte-Croix d’Orléans.
D’ailleurs, fait intéressant, j’ai retrouvé une image d’archive qui montre comment les trottoirs ont été grignotés avec le temps au profit de la voiture.
Avant, le tram circulait au milieu, et aujourd’hui, on se retrouve avec deux voies de circulation au plein centre de cet hyper-centre — une absurdité selon moi.
Ça oblige à mettre des poteaux partout et réduit encore cet espace.
Néanmoins, ils arrivent à rendre cet espace piétonnier, notamment chaque soir avec la projection sur la cathédrale, à ne pas manquer : une ambiance son et lumière !
Heureusement, d’autres espaces comme la place Martroi ont réussi à être complètement piétonniers.
On y retrouve alors de la place pour les piétons et une belle mise en valeur du patrimoine historique.
Il y a aussi quelques petits parcs aux alentours, comme le Jardin de la Vieille Intendance, ce qui fait plaisir à voir.
Ces petits espaces de verdure sont malheureusement trop rares et pris d’assaut, surtout lors des fortes chaleurs.
Dans l’ensemble, même si on peut voir quelques petits massifs comme ici, les espaces pour s’asseoir ne sont pas très nombreux, et pourtant ils sont essentiels, notamment pour les personnes âgées.
On trouve ces espaces plutôt le long des boulevards, mais ils restent largement sous-estimés par rapport aux besoins.
Par exemple, selon moi, plus d’endroits pourraient être mis en valeur et végétalisés, comme la rue Marcel Proust qui ressemble à une départementale triste, avec un simple espace vert.
Une meilleure connexion à la gare serait aussi vraiment bienvenue.
Je dis ça parce qu’il n’y a même pas de passage piéton ici, et la traversée de la gare n’est absolument pas mise en valeur.
Les petits déplacements doivent vraiment être considérés comme précieux.
J’ai quand même pu trouver quelques points positifs.
Au niveau des espaces verts, ce que j’ai trouvé vraiment cool, et peut-être un aperçu du futur, c’est par exemple le Jardin de la Charpenterie qui prend place directement sur le toit d’un bâtiment, créant un espace vert, une transformation spectaculaire. Sachant que jusqu’en 1990, il y avait un parking.
Autre petite chose sympa que j’ai pu voir autour, c’est cette boîte à livres.
C’est un détail, mais toujours très sympa et bien entretenu.
Pratique au abord d’un parc, si on n’a pas pensé à prendre un livre, on peut s’en servir.
https://ontheworldmap.com/france/city/orleans/orleans-transport-map.html
🚗 Coexistence entre usagers 0.5/2
- Respect des cyclistes par les automobilistes (distance, klaxon…) 1
- Fréquence des stationnements gênants (pistes bloquées, trottoirs…) 0
- Sécurité ressentie dans les interactions (ronds-points, croisements…) 0
- Présence de ralentisseurs, zones 30, aménagements protecteurs 0
Comme je le disais, la circulation systématique des vélos sur le trottoir crée de fortes tensions, au point d’avoir ajouté des logos piétons au sol.
Il y a clairement un manque de considération générale pour les piétons dans la ville, au profit du trafic motorisé.
Les cyclistes et piétons doivent se battre pour l’espace restant.
Par exemple, ici, la piste est obligatoire sur le trottoir, mais on ne sait jamais vraiment si, à vélo, on peut rouler sur les trottoirs. (alternance piéton vélo)
Cette alternance est aléatoire, ce qui est forcément très désagréable partout.
Beaucoup d’aménagements cyclables se résument à des bandes cyclables, ou plutôt des bandes de remorquage comme ici.
C’est d’ailleurs principalement là qu’on risque de se prendre une portière qui s’ouvre soudainement.
Je vous déconseille vivement de rouler là-dessus; et il ont aussi réussi créé un risque de emportiérage par les riverain c’est la première fois que je voit ca en collant l’aménagement cyclable en l’entré des bâtiment et sortir de parking une idée de génie encore
Autre situation qui me met particulièrement mal à l’aise : la cohabitation avec le tram.
On est souvent suivi de près par les automobiles, il est impossible de se dépasser facilement, et les rails sont le pire ennemi des cyclistes.
Ce n’est vraiment pas idéal.
Heureusement, les automobilistes que j’ai croisés avaient une jauge de patience importante : pas de klaxons, ils restaient derrière, ne donnaient pas de coup d’accélérateur brusque.
Par contre, sur ce point, soit on crée un aménagement cyclable dédié, soit on autorise clairement la circulation des vélos sur la voie tramway, en accompagnant et sécurisant cette cohabitation.
Par exemple, en sécurisant les rails avec des systèmes comme celui-ci
En l’état, franchement, c’est dangereux.
C’est comme ça qu’on finit par se casser une épaule en se coinçant la roue avant dans un rail… et paf, accident assuré.
Faites extrêmement attention quand vous circulez là.
Toutes ces conditions réunies font que les cyclistes en ont vite marre et préfèrent rouler ailleurs, souvent dans des endroits plus adaptés, mais qui sont en dehors des aménagements cyclables officiels.
🚉 Transports en commun et intermodalité 1.5/2
- Accès vélo autorisé et facilité dans les transports en commun 1
- Emplacements vélo dans les trains / gares / bus 1
- Qualité des abords à pied : trottoirs larges, continus, sans obstacles 0
- Connexions pratiques entre modes (vélo + métro + marche…) 1
Les piétons, grands oubliés de la ville
Un point intéressant que j’ai remarqué à Orléans, c’est la présence de parkings vélo bien placés, notamment près des stations de bus.
Ça encourage clairement l’intermodalité vélo + bus, ce qui est une bonne idée, surtout quand on connaît le réseau de bus d’Orléans : il est dense et fonctionne plutôt bien.
Finalement, ça compense en partie le manque d’aménagements cyclables, notamment pour traverser le sud de la ville d’est en ouest, en dehors bien sûr des zones de balade.
Bon, ces stationnements restent quand même surtout dans le centre, mais j’ai trouvé ça agréable de ne pas galérer à trouver une place pour mon vélo.
Par exemple, j’ai pu aller faire mes courses à vélo et me garer juste en face, sans tourner pendant 10 minutes. Rien que ça, c’est un luxe.
Mais à côté de ça, se déplacer à pied à Orléans, c’est un vrai calvaire.
Les nouveaux trottoirs semblent encore pensés comme dans les années 90 :
ils ondulent et s’abaissent non pas pour faciliter la vie des piétons ou des personnes à mobilité réduite, mais pour laisser passer des voitures plus facilement !
C’est un choix d’aménagement d’un autre temps.
De nombreux passages piétons sont tout simplement absents, notamment aux intersections. Par moments, je me croyais à Marseille et ce n’est pas un compliment en termes de mobilité piétonne.
Et on parle même pas du stationnement sauvage : des voitures garées à moins de 5 mètres des passages piétons, voire dans les carrefours.
Pour rappel, c’est strictement interdit par le Code de la route, justement parce que c’est dangereux : c’est une zone où la visibilité est essentielle pour les piétons qui traversent, pour les cyclistes qui arrivent, pour les voitures qui tournent.
Mais à Orléans, on dirait que la ville a décrété que c’était OK, de toute façon, “on n’a pas de piétons, que des automobilistes à pied”.
Voilà à quoi ça ressemble concrètement : pas de passage piéton, un trottoir inexistant d’un côté et réduit à 80 cm de large de l’autre.
Et pour rappel, la largeur minimale légale d’un trottoir, c’est 1,40 mètre. Là, on est complètement hors des clous si vous me permettez l’expression.
je ne parle même pas de l’expérience des personne malvoyante, les obstacle sur le trottoir sont pléthore sans parler des mauvais stationnement
https://portail.cykleo.fr/TAO_velos/carte_stations
🏗 Maintenance & travaux 0 /2
- Déviations cyclables bien signalées pendant les travaux
- Maintien d’un itinéraire sûr pendant les chantiers
- Réactivité de la ville pour corriger les dégradations (nids-de-poule…)
- Communication claire et anticipée des perturbations
Et pour finir : l’état des aménagements et des travaux
Étonnamment — et c’est presque triste de devoir le souligner — les aménagements cyclables réalisés dans les années 1990 sont encore parmi les plus praticables aujourd’hui.
Ça en dit long sur la durabilité de ce type d’infrastructures : bien conçus, bien construits, ils tiennent dans le temps, même sans entretien régulier.
Franchement, c’est pas rien.
Et si on compare avec la voirie automobile qui, elle, nécessite des rénovations constantes, ça plaide plutôt en faveur des pistes cyclables comme investissement durable.
Mais bon…
Côté travaux et gestion en temps réel, c’est la cata.
Dès qu’il y a un chantier — et Dieu sait qu’il y en a — aucune déviation cyclable n’est prévue.
Rien. Nada. Zéro.
Et ça, c’est impardonnable.
Quand un aménagement est coupé, on se contente de mettre un petit panneau du genre :
“Cyclistes, merci de prendre le trottoir d’en face.”
Trottoir qui, évidemment, n’a jamais été pensé pour accueillir des vélos, parce qu’il est déjà saturé de stationnement sauvage et qu’il n’a aucun marquage.
Donc en gros :
“Débrouillez-vous.”
Ce n’est pas une politique cyclable, c’est un sketch.
Alors non, je ne vais pas développer plus. J’ai la flemme.
Mais je pense que ce simple exemple parle de lui-même : à Orléans, même quand on fait des efforts à un moment, on oublie toujours de penser jusqu’au bout.
Et surtout, on oublie les usagers qui n’ont pas de moteur sous le capot.
Conclusion : Orléans, une ville vélo… en devenir (peut-être)
Alors, qu’est-ce qu’on retient de ce passage à Orléans à vélo ?
Eh bien… beaucoup de potentiel, mais pas encore grand-chose de réalisé.
🔧 Les services pour les cyclistes sont là, parfois même bien pensés : on trouve de quoi stationner son vélo sans avoir à faire trois fois le tour du centre-ville, et l’intermodalité avec les bus est encouragée.
Mais une fois qu’on est en selle, c’est là que ça se gâte.
🛤 Le réseau cyclable ? (Perte de signal). Pas de maillage cohérent, pas de continuité, rien de structuré. On enchaîne des pistes cyclables coupées en plein milieu, des logos vélo disséminés comme des énigmes dans un escape game urbain.
On se demande vraiment si quelqu’un a testé ces aménagements avant de les valider.
🚗 La cohabitation entre usagers ? Plutôt une bataille pour l’espace disponible : cyclistes obligés de rouler sur les trottoirs, piétons coincés entre les voitures, tramways à côté, et les autos… partout.
Un cocktail qui génère des tensions inutiles.
🏗 Et les travaux dans tout ça ? Aucune déviation n’est prévue pour les cyclistes. Tu dois te débrouiller, traverser au risque de te faire malmener.
Et pourtant, les vieux aménagements, eux, tiennent encore la route. Comme quoi, quand on fait bien les choses, ça dure.
🌿 Pour les points d’intérêt et la nature, c’est clairement la partie positive : les bords de Loire, les ponts adaptés aux vélos, quelques beaux parcs… Orléans, c’est une belle ville pour la balade.
Dommage qu’elle ne tire pas pleinement parti de son relief plat, un vrai atout.
Heureusement, le tissu associatif local est là pour relever un peu le niveau. Ce sont souvent eux qui alertent, proposent, contestent et forcent la ville à corriger ses erreurs.
Grâce à eux, la ville peut espérer un avenir où les déplacement à vélo à pied rime enfin avec sécurité et confort
Bref, Orléans a tous les ingrédients, maïs n’a toujours pas sorti la recette.
Ce n’est pas un rejet du vélo, c’est pire : une forme d’indifférence molle, où l’on tolère que les cyclistes se débrouillent “tant bien que mal”.
Et pour une ville aussi plate, traversée par des axes majeurs, avec un beau patrimoine…
C’est vraiment dommage 9,5 sur 20 !
Encore merci à DAMMO et à Arnaud, président de l’association, pour son invitation. Merci aussi à Françoise, Myriam, Aurélien, pour m’avoir accompagné, ainsi qu’à tous ceux qui sont passés. Je vous mets en description les infos sur l’asso, et si ce format vous intéresse, n’hésitez pas à me solliciter pour venir dans votre ville. Encore merci à ceux qui soutiennent financièrement Altisplay sur les plateformes de dons, ce qui me permet cette flexibilité, et aux relecteurs qui ont permis cette vidéo sans faute. Il est temps pour moi de vous dire bonne route !