À Paris, un enfant de 3 ans meurt percuté par le conducteur d’un camion-poubelle.

🟡 INTRO – “Un enfant, une ville, un drame”

Bonjour tout le monde.

Dimanche 20 juillet, à Paris, un enfant de 3 ans a été percuté par le conducteur d’un camion-poubelle alors qu’il traversait la rue. Il est décédé le lendemain des suites de ses blessures.

Un drame qui met en lumière une réalité cruelle : nos rues ne sont pas sûres.

Plutôt que de considérer cela comme une fatalité, je veux prendre le temps de comprendre pourquoi ca arrive, comment nous en sommes arrivés là et surtout, ce que nous pouvons et devons changer pour que cela ne se reproduise jamais.

Je ne reviendrai pas sur la responsabilité de l’accident ni sur ses circonstances précises, car ce n’est ni mon rôle ni mon domaine d’expertise. En revanche, je veux mettre en lumière les lacunes qui subsistent en matière d’aménagement urbain et d’ingénierie des véhicules, afin de montrer comment il est possible de limiter voire supprimer ce risque.

🟥 CHAPITRE 1 – “Quand la rue juge plus vite que la justice”

Avant d’aller plus loin, et pour ceux qui découvert ce drame voici comment il a été relayé par certain média 

L’accident est survenu ce dimanche en fin de journée, peu après 18h30, rue Claude-Decaen, dans le XIIe arrondissement de Paris.

Selon plusieurs témoignages, l’enfant aurait déboulé avec sa trottinette sur la chaussée avant d’être happé par un camion poubelle, dont le conducteur n’aurait pas eu le temps de freiner.”

Ce récit, tel qu’il est relayé, donne une image très simpliste de l’accident. Il laisse entendre que l’enfant aurait surgi de manière imprévisible, sans prêter attention, et sans être encadré par un adulte. Cela renvoie à une vision passive de l’espace public : comme s’il était normal qu’un enfant soit en danger sur la route, et qu’il lui incombe, à 3 ans, d’être vigilant.

Autre problème fréquent dans ces articles : l’usage de tournures comme « un camion a percuté » ou « le véhicule a tué », en mentionnant à peine voire pas du tout le conducteur. Ce procédé rhétorique, la métonymie, déplace la responsabilité de l’humain vers l’objet. Résultat : la faute semble venir d’un camion autonome, ce qui atténue la gravité de l’acte et détourne l’attention de la personne qui était réellement aux commandes.

Par contraste, on précise bien qu’il s’agissait d’un enfant sur une trottinette. Un humain. Un petit humain. D’un côté, on humanise la victime. De l’autre, on désincarne l’auteur des faits. Il est pourtant essentiel d’appeler les choses par leur nom.

Les médias ont, de ce point de vue, une grande part de responsabilité. J’en avais d’ailleurs fait un sujet dédié. Il faut cesser de dire à la va-vite « un camion a percuté » : il faut dire clairement « le conducteur du camion a percuté ». Ce n’est pas un drame abstrait, ni une fatalité mécanique : un humain était au volant.

Il faut aussi bannir les expressions floues comme « a surgi » ou « a déboulé », qui insinuent une imprudence sans preuve. Un enfant de 3 ans ne peut pas être tenu pour responsable de sa propre sécurité. C’est aux adultes notamment à ceux qui tiennent un volant et surtout aux institutions d’imaginer un espace public dans lequel un enfant peut vivre sans risquer sa vie.

Plutôt que de chercher un coupable à tout prix, essayons de comprendre les circonstances. C’est justement ce que j’essaie de faire avec vous : analyser, pour ensuite comprendre comment limiter le risque que ce type de situation se reproduise. C’est, je crois, la démarche la plus saine à adopter après un drame. Plutôt que de se précipiter dans un tribunal populaire, attendons les résultats de l’enquête, qui fournira davantage d’éléments. Et dans cette attente, restons factuels. C’est essentiel pour ne pas blesser inutilement les proches de la victime ni le conducteur, s’il n’est pas en tort.

Et la façon dont cet article est partagé fait toute la différence. Dans France Bleu ou Sud Ouest, les faits sont rapportés d’une manière complètement différente : « L’enfant traversait sur un passage piéton ce type de formulation donne une perception complètement différente du drame qu’il a déboulé sur la chaussée. 

Prendre le temps de recontextualiser l’environnement, c’est aussi rappeler les conditions de voirie, la visibilité au croisement, l’aménagement du carrefour, la taille du véhicule, la présence ou non d’aménagements piétons. Rien de tout cela n’est anecdotique. Ce sont des éléments essentiels à la compréhension, que je développerai plus tard dans ce sujet.

En somme, il est temps que les médias cessent d’effacer les responsabilités en recourant à des tournures impersonnelles, ou en invisibilisant les causes structurelles. Ce qu’on attend, ce n’est pas du sensationnalisme, mais de la rigueur, de la précision, et surtout de l’humanité.

Nous devrions tout faire pour rendre nos villes plus sûres. Accuser les victimes revient à abandonner toute volonté de transformation, et à accepter que l’espace public reste hostile aux plus vulnérables. Ce n’est pas ça, un monde civilisé. C’est juste la loi du plus fort.

⚠️ Et pendant qu’on accuse les victimes, les vraies causes, elles, restent intactes.

https://www.leparisien.fr/paris-75/mort-domar-3-ans-ecrase-par-un-camion-poubelle-a-paris-le-conducteur-mis-en-examen-pour-homicide-routier-23-07-2025-R77IPAQE3BDANN4LG6GC32QH7I.php

https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/un-garcon-de-trois-ans-meurt-ecrase-par-un-camion-poubelle-dans-le-xiie-arrondissement-de-paris-3859627

https://www.lefigaro.fr/faits-divers/l-enfant-de-3-ans-heurte-par-un-camion-poubelle-a-paris-est-mort-des-suites-de-ses-blessures-20250721

https://www.sudouest.fr/faits-divers/enfant-ecrase-par-un-camion-poubelle-a-paris-comment-le-chauffeur-n-a-t-il-pas-pu-les-voir-la-colere-de-sa-mere-25330074.php


🟠 CHAPITRE 2 – “Le camion ne conduit pas tout seul”

Une question reste en suspens : comment un conducteur ne voit-il pas un enfant de 3 ans ?”

Attention ici je ne veux pas faire peser toute la responsabilité sur le conducteur, il faut justement parler de ce qui l’entoure.

Car une part de la réponse, c’est que le type de camion en cause qui est doncuit avec une cabine surélevée, et qu’ici, il arrivait dans cette rue par une rue en pente, cela vien accentuer le manque de vislité a l’avant du camion visilité qui est également extrémeement movaise sur les flanc avant, C’est un problème bien connu : ces camions ont des angles morts massifs mais ce n’est pas une fatalité technique, c’est un choix politique.

Un amendement avait été proposé pour permettre aux maires d’interdire les camions sans dispositifs de détection d’angle mort dans leur commune. Le gouvernement a refusé. Il a sciemment empêché les villes de se protéger sous prétexte que se sont au ville d’amllioré leur aménagement urbain et de créé des voie dédier pour les cyclistes ce qui est complétement hors sal car les camion comme ici ne tue pas que des cyclsites mais surtout des piétons. 

La mise en place de cette solution d’olbiger les véhicule avoir ce sytépositie permet de pousser les entreprise et doncuteru a utiliser et prévoir des véhciule adapter aux ville 

A londe per exemple, les camions urbains sont équipés de cabines basses et de portes vitrées intégrales, ce qui améliore grandement la visibilité du conducteur, des dispositive de sécurité sont présent tout autour du véhiucule et ceuxi alterntré dés qu’il vont changer de direction. 

Il est également possible d’installer des caméras tout autour du camion. et certaines camion eboueur a Paris sont déjà utilisées pour surveiller les opérateurs à l’arrière, alors pourquoi pas généraliser leur usage pour l’ensemble du camion ce n’est ni un manque de technologie, ni un manque de moyens. Ce qui manque, c’est une vrais volonté politique.

À Paris, ville dense, urbaine, pleine de cyclistes, de piétons, d’enfants, permettre encore la circulation de véhicules aussi aveugles est absurde. À chaque coin de rue, ils peuvent tuer sans même voir la victime.

 Le Parisien avait d’ailleurs réalisé une excellente vidéo sur ce sujet, notamment pour les cyclistes. Mais le problème est encore plus grave pour les piétons, qui sont, rappelons-le, les premières victimes de la route en ville.
En 2024, 321 piétons ont perdu la vie en agglomération. Cela représente 14 % des tués, bien plus que les cyclistes ou les conducteurs eux-mêmes.


⚠️ “Et c’est là que la responsabilité politique entre en jeu. Car ces choix, ou ces non-choix, façonnent nos villes – et coûtent des vies”

https://www.onisr.securite-routiere.gouv.fr/sites/default/files/2025-06/2025%2005%2028_ONISR_Accidentalit%C3%A9_Bilan_d%C3%A9finitif_2024_v2.pdf

https://www.leparisien.fr/societe/de-plus-en-plus-de-cyclistes-tues-sur-la-route-les-angles-morts-dans-le-viseur-des-associations-16-11-2021-R74SKGFBNJE4TPKAWA767RDHGE.php


🟢 CHAPITRE 3 – “Ce que la ville aurait pu faire”

🏙️ « La rue est censée protéger. Là, elle a trahi. »

Au-delà du camion et de son angle mort, c’est aussi l’aménagement de la rue qui porte une part de responsabilité.

À cette intersection, les trottoirs ne sont pas élargis à l’approche du passage piéton : ce qu’on appelle des « oreilles de trottoir ».
Un aménagement simple, mais qui permet :

  • de réduire la distance que les piétons doivent traverser,
  • d’améliorer leur visibilité, en les avançant dans le champ de vision des conducteurs,
  • et d’empêcher le stationnement illégal à proximité immédiate du passage piéton.

Mais ce n’est pas tout : en réduisant la taille de l’intersection, ces élargissements obligent les véhicules à ralentir pour tourner, ce qui sécurise davantage la traversée.

🎥 Sur place, j’ai comparé plusieurs cas de figure :

  • Quand la zone est dégagée : la visibilité est totale.
  • Quand une voiture est garée trop près : le piéton surgit au dernier moment.

Dans ce contexte, ralentir à l’approche d’un passage piéton devrait être une évidence, surtout quand la visibilité est réduite.


🚫 2. Stationnement illégal = piétons invisibles

Durant mon tournage, j’ai vu un défilé constant de véhicules mal garés.
Certains passants allaient jusqu’à interpeller les conducteurs.
Ce n’est pas un cas isolé. C’est devenu une habitude.

📏 Pour rappel : il est interdit de stationner ou de s’arrêter à moins de 5 mètres d’un passage piéton, ou dans une intersection.
📜 Et la Loi LOM impose désormais la suppression de toutes les places de stationnement gênant la visibilité à ces endroits, avec une obligation de mise en conformité avant le 31 décembre 2026.

Et pourtant, ici, rien n’a été fait.

Pas besoin d’attendre une rénovation complète pour agir :
➡️ Un simple marquage, quelques potelets jaunes temporaires, et le tour est joué.
C’est connu, efficace, peu coûteux, et pourtant absent.
Un dispositif qui pourrait éviter des accidents, simplement en empêchant qu’un piéton ne disparaisse derrière une tôle.


⚠️ « Le plus grave, c’est qu’on tolère encore ces pièges à piétons dans nos villes. »

Des aménagements incomplets, des règles non appliquées, une surveillance quasi inexistante… et toujours les mêmes conséquences.

🔵 CHAPITRE 4 – “Voir et prévoir”

En l’absence d’aménagement spécifique, il est fondamental de rappeler une règle simple, mais trop souvent négligée :
👉 un conducteur qui n’a pas de visibilité doit adapter sa vitesse.

C’est une règle de base. Ce n’est pas une option, ni une question de “bon sens”, c’est une obligation légale inscrite dans le Code de la route.
📌 Article R413-17 du Code de la route : “Tout conducteur doit constamment adapter sa vitesse aux circonstances, notamment à la configuration des lieux, à la densité de la circulation, aux conditions météorologiques, de visibilité, ou encore à la présence prévisible d’usagers vulnérables.”

Et pourtant, combien la respectent ? Trop souvent, on entend :

“C’est limité à 30, donc je roule à 30.”

Non. 30 km/h est une limite maximale, pas une cible à atteindre coûte que coûte.
Si votre champ de vision est obstrué  par une voiture en stationnement, un muret, une haie, un camion  vous devez ralentir autant que nécessaire pour pouvoir vous arrêter à temps surtout en l’approche d’intersection et de passage piéton 

⚠️ Rappel des risques :

  • Un enfant peut surgir d’entre deux voitures.
  • Un piéton peut traverser sans être visible à distance.
  • Un véhicule arrêté peut masquer totalement un usager.

👉 Dans ces cas-là, ralentir n’est pas facultatif. C’est vital.

Et c’est d’autant plus regrettable que ce point n’a quasiment jamais été rappelé dans les médias. Au contraire, certains ont insisté sur le fait que “le véhicule redémarrait” ou “roulait à faible allure”, sous-entendant que l’accident était inévitable.

❌ Non. Ce n’était pas inévitable.
👉 Ce qui est rarement dit, c’est que la vitesse inadaptée est la première cause d’accident en France, et un facteur aggravant dans une grande majorité des cas.

une vitesse réellement adaptée permet :

  • une meilleure anticipation grâce à un meilleur angle de vue
  • une réduction des distances d’arrêt,
  •  et donc, la possibilité d’éviter le drame.

Il faut donc en appeler à la vigilance.
La sécurité des piétons ne repose pas uniquement sur les aménagements urbains, aussi cruciaux soient-ils.
Elle dépend avant tout du comportement des conducteurs.

🟣 CHAPITRE 5 – “Une rue pour les enfants, pas pour la peur”

Il est important de le souligner : les choses s’améliorent progressivement.

Autour de cette rue, on ne peut pas dire que rien n’a été fait. Bien au contraire : tout un plan de circulation de quartier a été repensé pour redonner de la place aux piétons, apaiser les rues, sécuriser les déplacements.

en limiter la circulation de transit, réduire le trafic de passage, tout permettre aux personnes qui ont vraiment besoin d’acerder a ses quartier en voir de pouvoir contiunier a de le faire.

 l’espace public c’est également transformer un peu plus loin, un espace de jeux a été créé.
Plusieurs rues ont été transformées, certaines sont devenues des rues aux écoles, avec davantage de végétation, des bancs, des zones de repos, et moins de circulation.

C’est ce que permet une vraie pacification des quartiers : revoir l’aménagement, le plan de circulation, retravailler les usages, rendre l’espace plus sûr et plus vivant.

 Un enfant en ville devrait pouvoir jouer, se déplacer, exister. Pas risquer sa vie.

C’est aussi ce qu’on voit autour de la place Félix Éboué, que j’avais commencé à documenter : un projet ambitieux est en cours pour offrir beaucoup plus d’espace aux piétons.

Et ça marche. Ces nouveaux espaces profitent à tous :
les plus jeunes peuvent marcher, jouer ;
les plus âgés peuvent s’asseoir, respirer ;
les familles peuvent traverser la ville sans crainte.


Mais il reste encore des incohérences, comme ici.

Cette rue résidentielle, comme tant d’autres, mérite de continuer à évoluer. Elle ne doit pas rester un simple couloir à voitures, ni un alignement de stationnements privatisant l’espace public au profit de quelques-uns. 

Cet espace commun ne devrait pas être occupé de manière anarchique pour garer des véhicules, surtout si cela se fait au détriment de la sécurité de tous. Il doit être repensé, partagé, et conçu pour le plus grand nombre.

Limiter le stationnement permanent, le réserver aux livraisons, dissuader les abus : ce sont des leviers simples, connus, efficaces.


Il y a aussi un point très particulier c’est qu’aujourd’hui, le trafic est bien plus élevé que prévu.  Pourquoi ? Parce que l’avenue Daumesnil, censée absorber une bonne partie de ce trafic, est fermée pour travaux (notamment la rénovation de la place cité plus tot ).
Et surtout : aucune déviation claire n’a été mise en place vers le boulevard de Reuilly ni de blocage ou changement de sens de circulation temporaire pour limiter le trafic de transit durant les travaux .

Résultat : cette petite rues résidentielle est  prise en raccourci par des automobilistes, alors qu’elle est ni conçue ni sécurisée pour cela.

⚠️ Ce genre de situation aurait pu (et dû) être anticipée. Quand on ferme une grande avenue, il faut prévoir des alternatives. Sinon, ce sont les plus fragiles qui en paient le prix.

💬 « Et si vous pensez que c’est une utopie, regardez ce qui se fait déjà ailleurs. C’est possible. Et urgent. »

⚫ CONCLUSION – “Nos rues tuent. Nos choix aussi.”

Ce que je souhaite que vous reteniez de ce sujet, et que je martèle, c’est que les villes ne sont pas dangereuses.
Elles ne sont ni bruyantes, ni polluées en elles-mêmes.

C’est le mode de transport que nous choisissons pour ces villes qui apporte cette nuisance, cette menace.

C’est à nous de prendre ce sujet à bras-le-corps et de redonner aux piétons la place qu’ils méritent, au lieu de laisser ces petites rues aux véhicules.

Non, nos rues ne sont pas dangereuses.
Ce sont nos choix d’aménagement, nos règles et notre tolérance collective qui le sont.

Des rues apaisées, à proximité des écoles, sont là pour nous le montrer.
Des rues colorées, avec des jeux et des allées piétonnes, nous prouvent que la rue peut aussi être un espace de vie, de jeu et de sécurité.
Des espaces pensés pour la vie et la sécurité de tous démontrent que ce n’est pas la rue qui pose problème, mais notre manière de l’utiliser.

Avant de terminer, je tiens à remercier le travail des professionnels de la santé qui accompagnent ce drame.
Ils sont venus me voir pour échanger et sont joignables via une cellule d’urgence mise en place.
Je trouve que c’est très important ce qu’ils font, et je vous encourage vivement, si vous vous sentez affecté, à aller parler avec ces professionnels.

🙏 Merci d’avoir regardé jusqu’au bout. Il reste encore énormément de chemin à faire pour faire prendre conscience du danger que représente ce véhicule motorisé dans notre quotidien et qu’il est important de repenser leur place c’est tellement déprimant que chaque avancée se fait au prix d’une vie.

https://mairie12.paris.fr/pages/accident-de-la-rue-claude-decaen-une-cellule-psychologique-mise-en-place-31941

https://archive.is/IhCdo

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