Présentation du sujet et de son importance
« Bonjour tout le monde, ces derniers temps je remarque de plus en plus de personnes en fauteuils roulants sur les pistes cyclables et j’ai pris le temps de m’intéresser de plus près à ce phénomène. D’une part, je souhaite comprendre quels défis ces personnes doivent relever et pourquoi le choix des pistes cyclables est-il une option intéressante pour elles. Ces recherches m’ont permis de voir à quel point l’évolution de l’urbanisme et de la réglementation peut impacter ces déplacement
et c’est justement l’occasion de mieux comprendre ce qui rend ces aménagements plus inclusifs pour tous ses nouveaux usagers. Ce sont des détails que vous voyez sûrement au quotidien auxquels vous ne prêtez peut-être pas attention, mais qui font toute la différence dans l’accessibilité de ces espaces
Description des différents moyens de transport adaptés disponibles
Bien que l’idée que les personnes à mobilité réduite nécessitent une voiture pour se déplacer soit largement répandue, elle ne correspond pas toujours à la réalité. En effet, pour des trajets courts, la voiture n’est pas toujours la solution la plus pratique et surtout la plus accessible financièrement car elle doit être adaptée au conducteur ou à la personne transportée. Ça reste néanmoins un outil adapté aux déplacements plus longs,réguliers et non accessibles en transports publics. C’est pour cela que soutenir ce mode de transport reste important, notamment par la multiplication des places de parking PMR. La ville de Paris répond à ces besoins de mobilité en maintenant systématiquement ces places de stationnement lors de la rénovation des rues, et en adaptant même le mobilier urbain, comme cela se voit par exemple sur la rue La Fayette, avec ses espaces et passages piétons spécialement conçus pour les personnes à mobilité réduite encore faut’il que ses placé soit respectés.
Plusieurs solutions alternatives existent à l’utilisation de la voiture. Cependant,les transports en commun sont une option compliqué dans la capitale car seulement 9 % des stations du métro parisien sont accessibles aux personnes à mobilité réduite. Pour avoir été en béquilles pendant plusieurs mois, je peux vous confirmer qu’il n’y a pas de solution optimale. Vous l’avez sûrement remarqué avec un bagage à traîner ou une poussette, un enfer.
Seuls le RER et le bus offrent une accessibilité totale aux personnes à mobilité réduite encore faut’il qu’il puisse y accéder en heure de pointe et que les rampes d’accès fonctionnent moins de probléme se font sentir avec tram, qui a l’avantage d’être l’un des modes les plus accessibles et plus récent adapter aux normes
Il reste ensuite l’option des taxis, mais cela représente un coût peu envisageable. Les personnes avec un fort taux de handicap ont parfois comme seul revenu l’AAH (l’Allocation Adulte Handicapé), dont le montant plafonne à 1016.05€
La dernière option, souvent périlleuse, est l’usage du trottoir, souvent pavé d’embûches telles que des poteaux, des terrasses, d’autres piétons, de mauvais stationnements ou des trottoirs bien trop étroits pour être utilisés et dés que l’on traverse une intersection.
arbres, travaux, minimum légal depuis 2007 de 1,40 m
Une largeur minimale de passage de 0,90 mètre, libre de tout obstacle, est disponible entre le nez de bordure de l’emplacement d’arrêt et le retour d’un abri pour voyageur éventuel. Si le cheminement pour piétons n’est pas accessible du côté du cadre bâti, cette largeur est au minimum de 1,40 mètre.
https://eu.ftp.opendatasoft.com/stif/PlansRegion/Plans/Paris_PMR.pdf
Les aménagement cyclables
Et maintenant les personnes à mobilité réduite bénéficient désormais d’une solution supplémentaire, les pistes cyclables.
L’évolution des fauteuils roulants a été en partie permise par le déploiement des aménagements cyclables qui a ouvert la voie à de nouvelles formes de mobilité.
Ces améliorations et usages des fauteuils roulants sont en grande partie détourné du secteur des vélos et les EPDM du vélo car le secteur du médical lui reste cher et les aides financières pour les vélos adaptés sont souvent peu connues et les dossiers compliqués à monter !
Ces aménagement comprennent des adaptateurs pour les trottinettes électriques, des systèmes Omni, ainsi que divers accessoires tels que des sonnettes, des klaxons, des rétroviseurs et des pneumatiques pour plus de confort a leur usager
De plus, des vélos spécialement conçus pour les personnes à mobilité réduite ont fait leur apparition, adaptés à beaucoup de type de handicap :
Tricycles pour adultes (adaptés pour des besoins de stabilité, de problèmes de motricité fine ou de sentiment d’insécurité sur des deux roues))
Tandems pour les personnes ayant besoin d’être accompagné dans leur déplacements à cause de cécité par exemple), y compris des tandems allongés et côte à côte
Handbikes à trois roues en position couchée ou assise qui permet aux mains de prendre le relais du pédalage quand il est difficile ou impossible avec les jambes
Monopousseurs (vélo sans roue avant attaché à l’arrière d’un fauteuil roulant qu’il pousse)
Systèmes de cinquième ou troisième roue accrochée au cadre d’un fauteuil roulant et propulsés par une manivelle.
Ces innovations sont notamment stimulées par les incitations financières de l’État pour l’achat de vélos adaptés. Il existe cependant un cliché persistant concernant les personnes à mobilité réduite : ce n’est pas parce qu’elles ont du mal à marcher qu’elles ne peuvent pas utiliser un vélo.
Il existe également des vélos deux roues avec un enjambement et une selle abaissée pour assurer l’équilibre à lors de l’arrêt.
Il est plus pertinent de se focaliser sur des besoins ou des restrictions que sur des types de handicaps, cela évite de mettre les gens dans des cases.
Indépendamment des handicaps, le vieillissement de la population nécessite également ses solutions de mobilité pour leur permettre plus d’autonomie, des millions de personnes sont concernés et il est important de prendre maintenant en considération ce besoin, et se dire que ces personnes ne peuvent avoir des difficultés à utiliser le vélo classique pour se déplacer est encore un cliché bien répandu encore faut’il le temps d’écouter le témoignage des personnes de cet age qui utilise ce mode pour se déplacer au quotidien
C’est principalement grâce à des aménagements sécurisés et au développement massif du vélo qu’ils sont encouragés à pratiquer le vélo, créant ainsi un cercle vertueux d’accessibilité.
Cependant, la question de la législation se pose : ont-elles le droit de rouler avec leur fauteuil dessus et quels problèmes cela pourrait-il poser ?
Le code de la route stipule que par défaut, un usager en fauteuil roulant circulant à la vitesse d’un piéton soit 6 km ou moins est considéré comme tel. Il est donc autorisé à utiliser les trottoirs et doit les emprunter si ceux-ci sont praticables. à cette vitesse (article R.412-34).
Cependant, le code de la route prévoit également deux cas où la circulation sur la chaussée est autorisée, incluant les bandes et pistes cyclables, pour les piétons (et assimilés) lorsque le trottoir n’est pas praticable et pour les usagers en fauteuil roulant, quel que soit le cas.
(article R.412-35) (cf. définitions de l’article R.110-2) :
Ainsi, les personnes en fauteuil roulant, qu’il soit manuel ou électrique, sont autorisées à utiliser les bandes et pistes cyclables sans condition idéalement du côté droit de la chaussée et dans le sens de circulation mais j’y reviendrai! En l’absence d’aménagements praticables ou sécurisés, il revient à l’usager en fauteuil roulant de choisir l’aménagement le plus approprié pour sa sécurité et celle des autres usagers. (cf. Question écrite n° 6340 du 14/03/2023, page 2327, de M. Olivier FALORNI),
Cela souligne l’importance des aménagements cyclables adaptés à tous les types de vélos, permettant ainsi une mobilité inclusive pour tous les usagers de la route.
Et a ce propos ca ressemble à quoi un aménagement cyclable qui permet cet inclusivité ?
Certains types d’aménagements, de par leur configuration, créent des situations qui auraient pu être évitées. Généralement, les personnes à mobilité réduite que j’ai pu interroger n’utilisent presque jamais les bandes cyclables, car ces aménagements ne leur offrent aucune sécurité. Elles se tournent donc vers des aménagements cyclables séparés de la circulation, mais ici, plusieurs problèmes se posent. Ces aménagements cyclables ne sont parfois pas présents des deux côtés de la chaussée, ce qui pousse les personnes à mobilité réduite à circuler dans l’espace existant, parfois même à contre-sens de la circulation dans ce cas ralentir pour faciliter leur cheminement .
De chaque côté, les trottoirs sont encombrés, et sur la gauche, il y a une voie de bus partagée, rendant impossible une circulation en sécurité. Je vais donc laisser la personne en fauteuil roulant rejoindre le trottoir de l’autre côté de la chaussée, sur lequel elle aurait préféré rouler s’il était équipé d’un aménagement.
Le fait que ces aménagements soient au niveau de la chaussée pose également problème, car les personnes en fauteuil roulant y restent prisonnières, obligées d’aller rejoindre l’intersection la plus proche pour en sortir, sans moyen de rejoindre le trottoir.
J’ai également pu voir d’autres vidéos avec ce genre de problème dans des situations similaires. Si l’aménagement avait été à la hauteur du trottoir, comme ici, cela poserait nettement moins de problèmes, permettant à la personne en fauteuil roulant d’utiliser et de sortir de l’aménagement à sa guise, évitant ainsi les détours.
C’est d’ailleurs un aménagement qui a été largement adopté aux Pays-Bas et qui permet de simplifier les arrêts des usagers, aussi bien des cyclistes que des personnes à mobilité réduite. La largeur joue également un rôle important, permettant des dépassements sécurisés entre les usagers.
Il serait donc idéal d’utiliser ce standard pour les aménagements cyclables à Paris :
Une séparation de la circulation et une démarcation avec trottoir
un séparateur chanfreiné permettant de sortir et d’accéder à l’aménagement,
Une couleur différente pour indiquer l’aménagement et la continuité sur les intersection
Des trottoirs en continuité avec l’aménagement dit traversant,
Des plaques d’égout en vague évitant que les roues se coincent.
Et une largeur adéquate : Les pistes cyclables sont suffisamment larges pour permettre des dépassements sécurisés entre les cyclistes et les piétons, tout en offrant de l’espace supplémentaire pour les personnes à mobilité réduite.
Tous ces détails permettraient d’offrir du confort aux usagers.
Ce type de piste cyclable idéale est encore très rare à Paris je crois bien Rue du Faubourg Saint-Antoine est l’exception illustrant toutes les recommandation du cerema !
Indépendamment des aménagements cyclables, les espaces piétonniers dédiés sont également un élément qui permet d’offrir énormément plus de simplicité de déplacement aux personnes à mobilité réduite. J’en ai vu beaucoup à Nantes, qui est une ville très piétonne, et sur laquelle je vous prépare un sujet. N’hésitez pas à vous abonner à Altis Plays pour ne pas manquer le sujet !
Récapitulation des points abordés
pour conclur ce sujet sur les personnes à mobilité réduite est donc beaucoup plus large que je l’imaginais, incluant finalement une grande partie de la population, y compris les personnes âgées. Reconnaître leurs besoins en déplacement est un premier pas pour trouver des solutions plus adaptées.
Par exemple, à Strasbourg, les personnes a mobilité réduite peuvent louer différents types de vélos adaptés grâce à un partenariat entre la Ville, Vel’hop et une association de cyclistes. En Île-de-France, la Région offre une aide financière pour l’achat de vélos adaptés.
Ce déplacement peut également être simplifié en adoptant des normes inspirées des meilleures pratiques, comme celles observées aux Pays-Bas, Paris peut transformer ses aménagements cyclables en des espaces sûrs et accessibles pour tous les usagers, favorisant ainsi une mobilité urbaine plus inclusive. Sans oublier l’importance des espaces piétonniers dédiés, car ils jouent un rôle essentiel dans la simplification des déplacements pour les personnes à mobilité réduite.
Ce sujet me tient particulièrement à cœur, surtout depuis un grave accident qui a compliqué mes déplacements. J’espère, à travers ce format, vous offrir une meilleure compréhension des défis auxquels sont confrontés ces usagers et des besoins qui pourraient leur simplifier la vie.
Et ce pour adapter nos villes aux déplacements et à la capacité de chacun.
https://access-services.be/news/les-besoins-des-pmr-les-mesures-cles
https://www.legifrance.gouv.fr/loda/article_lc/LEGIARTI000049320039
Extrait PERSONNE ÂGÉE VeLO 3.25
https://lesrouesdupossible.fr/ep_2.html
https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000000646680
https://www.cerema.fr/fr/actualites/8-recommandations-reussir-votre-piste-cyclable
TROTINNETE / FAUTEURILLE
Fautreil roulant :
EXTRAIT :
à 5’15
à 1’34
https://youtu.be/bHn6rLzyGSU?si=faq84j3h1Jmg5nuh à 2’44.
Remerciement 👍https://www.instagram.com/berberis64/
https://www.instagram.com/thymbasilicorigan
Mes souliers, mon vélo
EnChaise