Il veut couper tous les arbres pour dégager le trottoir !

Bonjour tout le monde Il y a quelques jours, je suis tombé sur un reportage de BFM qui m’a vraiment interpellé.

Un problème assez fréquent : la circulation difficile sur certains trottoirs… à cause des arbres plantés en plein milieu !

C’est un souci qu’on retrouve souvent dans pas mal de rues pavillonnaires. Et ça m’a directement rappelé mes trajets en rentrant du collège. Je me souviens très bien de ces trottoirs encombrés par les arbres, au point qu’on préférait carrément traverser pour marcher de l’autre côté de la rue.

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Ce que j’ai trouvé vraiment étonnant dans ce reportage, c’est qu’on pointe uniquement les arbres comme les grands responsables de la galère sur les trottoirs…

Mais ce qui m’a sauté aux yeux, c’est qu’en arrière-plan de l’interview, on voit très clairement une camionnette garée sur le trottoir !

Du coup, je me demande : est-ce que le vrai problème, ce sont vraiment les arbres ? Ou est-ce que la solution pour faciliter le déplacement des piétons ne se trouve pas ailleurs ?

Pour mieux comprendre, on trouve cette rue où l’on se trouve dans la cité “ ‘ est une zone ouvrière, rue numéro 8. On le voit ici, avec ces panneaux qui confirment bien l’endroit.

Mais alors, comment on en est arrivés là ?

Pour comprendre, il faut revenir un peu en arrière. À l’origine, dans ce quartier, il n’y avait tout simplement pas de trottoir. La rue appartenait à tout le monde : on pouvait voir les enfants jouer en plein milieu de la chaussée, sans souci.

C’est avec l’arrivée massive de la voiture qu’on a commencé à poser du bitume, à structurer la voirie, et surtout à repousser les piétons sur les côtés — sur des trottoirs parfois improvisés.

Petit à petit, cette rue a complètement été pensée au service de la voiture : mise en double sens, stationnement un peu partout, circulation dense… la voiture a pris toute la place.

Plus récemment, la mairie a revu le plan de circulation : la rue est désormais en sens unique, et des places de stationnement en chicane ont été ajoutées. L’idée, c’était de réduire la vitesse des voitures. Mais ça n’a pas vraiment réglé la question de l’espace pour les piétons.

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Le vrai problème, ici, ce n’est pas seulement la largeur du trottoir — même si elle est à peine au minimum légal.

Ce qu’on oublie souvent, c’est que les arbres étaient là bien avant le trottoir. Ce ne sont pas eux qui se sont mis sur le chemin des piétons — c’est nous qui, à force de vouloir faire un maximum de place à la voiture, avons repoussé les piétons sur des trottoirs étroits, mal conçus, et parfois impraticables.

Résultat : on se retrouve avec des trottoirs hauts d’une vingtaine de centimètres, difficiles à monter ou descendre, surtout pour les personnes à mobilité réduite ou avec une poussette.

Et les arbres, eux, continuent de pousser — leurs racines soulèvent le bitume, le fissurent, et nécessitent un entretien permanent.

Alors oui, certains diront qu’il suffit d’enlever les arbres. Mais en réalité, c’est un faux problème. Ce n’est pas la nature qui gêne la ville, c’est la ville qui a oublié de faire de la place pour autre chose que la voiture.

Et pourtant, un détail important est rappelé dans le reportage…

« DANGEREUX de marcher sur la route » 

Oui, c’est vrai. Utiliser la chaussée à pied, aujourd’hui, c’est risqué.

Mais si, justement, la vraie solution, ce n’était pas de repousser encore les piétons, mais de rendre cette route moins dangereuse ?

Et si on pensait cet espace autrement — pour permettre aux gens d’y marcher, d’y faire du vélo, de vivre tout simplement ?

J’ai pu voir à quoi peut ressembler ce type de rue une fois réaménagée. Un espace donné autour des ces grands arbres remarquables 

Ces arbres ne sont pas là pour décorer : ils créent un effet canopée, apportent de l’ombre, rafraîchissent les rues de plusieurs degrés pendant les fortes chaleurs, et luttent contre la pollution locale.

Et si on leur laisse de la place, on en crée aussi pour les piétons : pour s’asseoir, se déplacer tranquillement, et même pour circuler à vélo.

D’ailleurs, ce quartier manque cruellement de solutions sécurisées pour les mobilités douces. Même les doubles sens cyclables n’existent pas ici !

Il ne faut pas oublier que la chaussée est un espace public. Et dans cette rue, le stationnement n’est pas un problème : la majorité des habitants disposent d’un box ou d’un garage privé.

L’espace public doit rester public. Il doit servir à circuler, à vivre, à jouer, surtout dans un quartier résidentiel, d’autant plus avec une école à deux pas.

Parce que plus on crée de places pour les voitures, plus elles prennent de place juste l’espace essentiel doit être leur être conservé pour pour les riverains, les livraisons ou les interventions.

Et même là où on ne peut pas supprimer complètement la circulation — comme dans les grandes avenues — il existe des solutions intermédiaires : élargir les trottoirs, créer des plateaux traversants, installer des accès en pente douce comme j’ai pu l’observer dans une avenue non loin.

On peut rééquilibrer l’espace sans détruire ce qu’il reste de nature il suffit juste de changer de paradigm.

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Conclusion – Rééquilibrer l’espace

Ce n’est donc pas juste une histoire de trottoir trop étroit ou d’arbre mal placé. C’est un vrai sujet de fond : comment rééquilibrer l’espace public.

J’espère que ce format court vous a plu, et surtout qu’il vous a donné une autre manière de penser la rue — non plus comme un simple lieu de passage, mais comme un espace à partager.

Parce qu’au fond, repenser l’espace, c’est se poser une question simple : à qui doit profiter la ville ?
Juste aux voitures, ou à tout le monde — piétons, cyclistes, enfants, habitants ?

Merci d’avoir regardé ! Dites-moi en commentaire ce que vous en pensez : et chez vous, est-ce qu’il y a aussi des rues qui mériteraient d’être repensées ?

Un grand merci à tous ceux qui soutiennent ce contenu. Et justement, je vous annonce que je pars bientôt en Allemagne pour préparer un nouveau reportage sur leur approche de l’urbanisme — j’ai hâte de vous partager ça !

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Merci aussi aux relecteurs, et il est temps de vous dire : à bientôt pour une prochaine vidéo… et bonne route !

https://www.fondationberliet.org/wp-content/uploads/2012/10/usine.pdf

https://patrimoine.auvergnerhonealpes.fr/dossier/IA69000055#illustration

https://www.google.com/maps/@45.7026161,4.8977606,3a,74y,210.31h,63.78t/data=!3m8!1e1!3m6!1sX5Aa4glSAUxWVDjkYenQNQ!2e0!5s20220101T000000!6shttps:%2F%2Fstreetviewpixels-pa.googleapis.com%2Fv1%2Fthumbnail%3Fcb_client%3Dmaps_sv.tactile%26w%3D900%26h%3D600%26pitch%3D26.222097200139274%26panoid%3DX5Aa4glSAUxWVDjkYenQNQ%26yaw%3D210.30524977749897!7i16384!8i8192?entry=ttu&g_ep=EgoyMDI1MDQyMi4wIKXMDSoJLDEwMjExNDU1SAFQAw%3D%3D