Bonjour tout le monde, Mardi 15 octobre à 17h45 a Paris a deux pas de la place de la madeleine, Paul, un cycliste de 27 ans, a perdu la vie à ce carrefour après une altercation avec un automobiliste.
D’après plusieurs témoignages, le cycliste, après s’être fait rouler sur le pied par l’automobiliste qui circulait dans l’aménagement cyclable, a frappé sur le capot pour signaler sa présence et l’automobiliste a alors redémarré avec son SUV et écrasé la victime, qui est décédée quelques instants plus tard.
Selon les premiers éléments de l’enquête et témoignages, il s’agit ici d’un meurtre, et non d’un simple accident de la route. C’est aussi terrifiant que tragique. Cela montre de plus en plus une indifférence et un sentiment d’impunité, comment peut-on réagir de cette manière aussi violente face à un simple coup sur un véhicule.
Ce qui est également préoccupant, c’est l’inaction de la justice face à cette violence. L’auteur de ce crime, un chauffeur de 52 ans, avait déjà un lourd casier judiciaire, incluant des condamnations pour escroquerie et violences, notamment à l’encontre d’une personne vulnérable, selon une source policière citée par Le Parisien
LÉGISLATION
Face à cette situation, il est urgent de réagir sans attendre des années. Un renforcement de la législation est indispensable. Il faut associer les actes de violence à une perte de permis. Une personne violente, dangereuse et récidiviste, capable de coups de colère, ne devrait pas être apte à conduire, du moins tant qu’un suivi psychologique ne confirme pas qu’elle en est capable.
Dans ce genre d’affaires, il est impossible d’ignorer les antécédents du conducteur. Cette réalité m’a particulièrement frappé, ravivant le souvenir de l’agression que j’ai subie il y a quelques années. Mon agresseur avait également un passé de violence et de séquestration. Quelle chance j’ai eue d’être derrière la voiture plutôt que devant… Je suis profondément attristé par cette situation et adresse mes sincères condoléances à la famille et aux proches de la victime.
Cette Événement lumière le danger qu’un véhicule peut représenter entre de mauvaises mains. Vivre sans permis n’est pas insurmontable. La personne concernée peut recourir à des alternatives moins dangereuses, comme une voiture sans permis, un scooter, un vélo, ou même envisager de déménager ou de changer de travail pour assumer ses actes. C’est un pas essentiel.
(il n’est pas possible de prété son véhicule a une personne qui n’a pas de permis c’est un “e délit de complicité de conduite sans permis, par fourniture de moyens”) n°pourvoi 10-81189
La communication
Il y a un autre facteur important : c’est la sensibilisation à la violence routière. Il faut que les discours prônant la violence contre les usagers vulnérables soient punis. Je me souviens par exemple de cette séquence . Deux ans après l’avoir signalée à l’Arcom, toujours rien n’a été fait.
https://twitter.com/AlTi5/status/1846559026298994808
Ce type de discours ne doit pas être banalisé mais sanctionné. Il n’y a pas de « oui, mais les cyclistes… ». Rien ne justifie une telle escalade de violence.
Ets ses comportements ont également été souligné dans l’émission Parigo
https://twitter.com/B_Lambert75/status/1846848406989201867
Il faut ouvrir le débat sur ce sujet et, comme pour tout autre type de violence, de permettre aux victimes de signaler ces actes.
Il faut leur faire comprendre que ce n’est pas normal. Il est essentiel d’accompagner au plus tôt ces conducteurs pour éviter le drame.
Une autre information troublante, c’est que ce conducteur était avec sa fille de 17 ans, qui a dû subir cette violence. Elle ne s’est peut-être même pas rendu compte que son comportement était anormal, tant ces violences et insultes sont devenues normales. C’est sur ce point qu’il faudra travailler, et que les signalements d’agressions et de comportements dangereux de la part des automobilistes soient pris plus au sérieux pour qu’ils puissent être remontés le plus tôt possible.
Il est possible de déposer des main courante à la police pour être informé de tel violence surtout si vous êtes inquiet vous pouvez également vous tourner vers des associations qui seront à votre écoute et feront le nécessaire pour vous accompagner.
Que vous soyez cycliste, piéton, passager, conducteur ou simple témoin de ces violences, il est important d’en parler pour ouvrir le dialogue, ne pas rester seul avec ces situations, avec ses émotions et faire avancer les mentalités. Ce genre de comportement ne doit plus être normalisé. Vous trouverez toutes les informations utiles en description si vous souhaitez échanger.
Le partage de la route
Ensuite, nous arrivons au partage de la route ici je vais m’appuyer sur la hiérarchie des mesures un concept utilisé dans l’industrie pour limiter au maximum les accidents que j’ai adaptée au secteur routier pour limiter les risques sur la route. Il existe plusieurs niveaux complémentaires pour limiter les risques de la solution plus efficace à la moins efficace.
Pour revenir sur les lieux du drame, nous sommes à deux pas de la Madeleine. Et la solution la plus efficace pour réduire le danger est l’interdiction ou la limitation de l’accès.
Vous allez peut-être me dire que limiter l’accès des véhicules à la Madeleine est impossible car c’est un axe majeur, et je suis d’accord. Par contre, comme l’a souligné l’avocat du chauffard, celui-ci a emprunté un raccourci en utilisant la piste cyclable pour aller plus vite à un rendez-vous médical.
Ce raccourci en question c’est la rue Boissy d’Anglas, qui débouche quelques mètres plus loin sur la rue Royale. Son accès n’est donc pas indispensable, et couper ce transit serait une solution logique.
C’est le principe des superblocks ou superîlots, que j’étais d’ailleurs venu filmer le jour du drame dans la matinée a quelque pas d’ici. Ce concept a été appliqué dans cette zone, en transformant cette rue en une piste cyclable, ce qui empêche aux automobilistes de l’utiliser comme raccourci, notamment en empruntant la rue Saint-Florentin.
C’est la solution la plus efficace : maintenir la circulation sur les grands boulevards et éviter le trafic de transit sur les petites rues et qu’ainsi les conducteurs ne coupent la route aux cyclistes, réduisant ainsi une source de conflit.
Et c’est toujours cette approche qu’il faut privilégier. Au début, à chaud, j’étais uniquement concentré sur l’aménagement en cherchant à voir comment l’améliorer et il est vrai qu’il y a des choses à revoir, comme des séparateurs plus haut moins permissif ajouter des îlots en amande pour obliger les conducteurs à ralentir, à prendre des virages plus larges, et à être plus prudents, des recommandation justement fait par les technicien et association cyclable.
Mais se concentrer uniquement sur cet aspect, c’est oublier deux points cruciaux : limiter la circulation de transit quand c’est possible et obliger les conducteurs à utiliser des alternatives plus petites et moins puissantes, comme des véhicules plus adaptés qu’un gros SUV. C’est d’ailleurs une approche que Paris commence à adopter en imposant des taxes sur le stationnement des SUV dans la ville.
Le Code de la route
Ensuite, vient le respect du Code de la route. Justement, après avoir interpellé un policier pour lui demander s’il était possible de faire quelque chose concernant le danger représenté par ce camion de livraison stationné sur l’aménagement cyclable, le policier m’a informé qu’une verbalisation avait été effectuée. Malheureusement, bien que cette sanction et sensibilisation soient indispensables, cela n’a pas empêché qu’un cycliste chute quelques minutes plus tard, en essayant d’éviter ce véhicule, juste devant moi.
Le pauvre cycliste s’est fait mal à l’épaule et a brisé ses lunettes en tombant au sol. Après avoir insisté, le chauffeur du camion est resté sur place et a fourni ses coordonnées. Même s’il n’a pas directement causé la chute en percutant cycliste, il reste responsable de la situation en ayant obstrué la voie et provoqué indirectement cet accident.
Victime d’accident
Et d’ailleurs, si vous êtes victime d’une chute causée par un véhicule stationné sur un aménagement cyclable, prenez le temps de récupérer les coordonnées du conducteur ou, à défaut, notez sa plaque d’immatriculation. Car oui, il est en partie responsable de votre chute.
Pour vous donner un exemple concret : le 15 août 2016, j’ai eu un accident à cause d’un véhicule stationné sur une piste cyclable, c’était à côté de l’hippodrome de longchamps.
Résultat, mon premier vélo de route s’est transformé en « vélo pliant », et j’ai dû prendre deux jours d’arrêt de travail. Le conducteur n’était pas dans le véhicule au moment de l’accident, mais il a tout de même été tenu responsable après l’intervention des pompiers et de la police. Heureusement, plus de peur que de mal et deux mois plus tard j’ai reçu un dédommagement de 650 € pour couvrir les dégâts (18 octobre 2016). le vélo d’occasion que j’ai payé 60 € a ce moment la oui l’offre et la demande en 2016 c’était pas la même chose , donc la compensation a surtout couvert mon arrêt de travail.
Tout cela pour dire qu’il est essentiel de prendre le temps de faire les démarches auprès de votre assurance si un tiers a contribué à votre chute. Même si c’est un nid de poule qui vous a fait tomber mais la il faudra envoyer une lettre recommandée à votre mairie, qui vous redirigera vers le service compétent.
Après que le conducteur et le cycliste ont échangé leurs coordonnées, nous avons vérifié s’il allait bien après sa chute : attendez toujours et ne partez pas trop vite.
Je lui ai également donné mes coordonnées pour qu’il puisse me contacter en cas de besoin pour un témoignage. J’insiste sur l’importance des témoins dans ce genre d’accident : n’hésitez pas à fournir vos informations à la victime, même si elle ne les demande pas sur le moment. Dans le pire des cas, elle ne vous rappellera pas, et ce sera une bonne nouvelle ! Parfois, les conséquences d’un accident apparaissent plus tard, et les témoignages peuvent s’avérer essentiels.
Et si vous avez été témoin d’une altercation, d’un délit de fuite ou d’une scène, et que vous n’avez pas pu échanger avec la victime, vous pouvez également déposer une main courante ou informer la police, qui pourra l’ajouter à l’affaire. Plus il y a de témoignages, plus il y a de chances qu’une affaire aboutisse.
Et enfin il faut continuer à promouvoir l’usage des transports alternatifs à la voiture pour limiter sa dépendance et les risques liés.
Développer ces aménagements pour séparer les usagers autant que possible de bout en bout de leur trajets : un espace dédié pour les piétons, pour les cyclistes et pour les automobilistes.
Malheureusement, ici l’aménagement est tout neuf, datant d’avant les JO, mais souffre de très nombreux défauts, au-delà de ne pas avoir repensé le plan de circulation comme présenté plus tôt.
De nombreuses liaisons cyclables n’ont pas été créées, notamment l’itinéraire vers la Concorde : la piste s’arrête net, vous envoyant dans le Mordor cyclable. La seule solution pour le moment est un gros détour par la Madeleine.
Et si vous souhaitez accéder à cette rue dans l’autre sens de circulation, c’est tout simplement impossible : il faudra descendre du vélo.
J’ai pu questionner le maire du 8ème, et ses choix auraient en partie été des compromis avec la préfecture de police, concernant l’usage de cette voie pour un accès à l’ambassade des États-Unis, non loin, ce qui doit permettre de laisser passer « The Beast », la voiture du président.
Cela pourrait expliquer pourquoi cet axe n’a pas été condamné et pourquoi des îlots en amande n’ont pas été installés. Ce que je ne comprends pas, c’est qu’ils ont été capables, un peu plus loin, de complètement condamner la rue. Alors pourquoi ne pas le faire plus en amont plutôt qu’utiliser cette excuse pour ne pas réaliser un aménagement correct ici ? Les compromis tues.
Bref, vous l’avez compris, il y a de nombreux leviers pour faire avancer les choses. Le premier et le plus important, c’est de ne plus rester indifférent face à ces violences : il faut les remonter, les documenter, les diffuser et faire pression sur les maires pour limiter au maximum le risque que représentent ses chauffards, pour gagner quelques secondes en mettant en danger des usagers vulnérables !
À ce sujet, merci aux associations qui ont organisé un hommage le soir même pour Paul, ce cycliste membre actif de l’association Paris en Selle, qui a perdu la vie
Merci à celles et ceux qui ont participé à cet hommage ici et sur les réseaux. D’autres actions suivront, et je vous tiendrai informés sur les réseaux dès que des événements seront organisés, afin que nous soyons le plus nombreux possible pour faire avancer les choses. Il faut tout faire pour éviter que des altercations se reproduisent en limitant le danger à la source, notamment les chauffeurs dangereux et les conflits entre usagers.
J’espère avoir pu vous apporter des réponses et des pistes pour faire face à cette actualité effroyable. je vous dis à bientôt pour de prochaine vidéo et d’ici là bonne route.
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